Après avoir connu le succès avec deux titres époustouflants, id décida de réorienter la série Quake vers le multiplayer only. Erreur fatale? On n'est pas loin!
Quake III ne propose comme simili-scénario qu'une vague histoire d'arène à remporter (non, sérieusement, c'est du jamais vu?). Les armes très orientées énergie laissent immédiatement sur leur faim les amateurs de cartouches à poudre dont les détonations et le recul de l'arme étaient les signatures.
Le level-design est clairement peu inspiré, et rares sont les niveaux permettant de développer une réelle stratégie de jeu, la plupart se contentent de lancer les joueurs dans une bouillie mêlant le gunfight au respawn infini. Les couleurs agressives ne flattent pas l'œil, le mélange vieilles pierres et high tech qui avait fait le charme du premier opus se trouve ici plutôt malmené pour ressembler à un tag Hello Kitty sur un mur du château de Neuschwanstein.
Les personnages également sont très peu creusés, on retrouvera les mêmes mesh (archétype original à partir duquel plusieurs skins sont créés pour faire des personnages semblant différents sans l'être réellement) avec les mêmes mouvements maladroits et la même question qui nous vient en tête à leur vue: "mais qu'est-ce que c'est que ça?". Car on peut se demander ce que font des squelettes fluorescents (nommé Bones), des cadavres de détenus (Cadaver), des bikers obèses (Biker), des femmes robots obèses (Angel), des yeux montés sur bras (Orb)... dans un Quake! Vous noterez au passages que les noms également sont très peu inspirés! Le personnage sexy de Hunter (à part son casque ridiculissime) doit être à lui seul à l'origine de 80% de l'intérêt que les joueurs portent au casting de ce jeu.
Le gameplay? Correct. Il reste fidèle à celui des anciens jeux, mais les munitions respawnent également, tout comme vos ennemis tant que vous n'avez pas atteint la fraglimit, ce qui est un trait caractéristique de certains FPS online (oubliez le jeu contre les bots, c'est plus efficace qu'un somnifère). Le joueur se contentera de torcher des arènes en affrontant des groupes d'ennemis à chaque nouvelles étape (une étape = un groupe d'ennemis auquel s'ajoutent certains ennemis des groupes précédemment affrontés = un groupe d'arènes). Le tout fini avec une arène dans le vide en deux plateaux se faisant face et des tremplins magnétiques pour les atteindre. Vous y affrontez Xaero, un moine-combattant asiatique... Si si, je parle toujours d'un Quake!
Quake III aurait pu être un bien meilleur jeu, mais rien que le nom qu'il porte ne lui donnait pas droit à l'erreur. En effet, il devait succéder aux monstres sacrés que sont Quake et Quake II, il est passé à côté de toutes ses chances et a fini au fond de l'abîme de ses arènes.