"C'est moi, Gabriel Knight": qui ne se rappelle pas de Dean Erickson incarnant le célèbre écrivain? Cette fois-ci l'aventure se passe en Bavière, au cœur de l'ancien royaume de Louis II de Wittelsbach, mécène de Wagner et architecte de somptueux mais déraisonnables châteaux.
Un meurtre a eu lieu près de Munich, et les villageois de Rittersberg viennent frapper à votre porte afin de demander l'aide du Schattenjäger. Werner Huber vous informe que la fille de son cousin Sepp a été tuée par un loup-garou et vous demande de loger chez eux afin de mener votre enquête. Parallèlement vous contactez Grace Nakimura qui, au lieu de vous écouter, débarque en Allemagne et tente de percer le mystère de son côté (tout en s'énervant du fait que vous la cantonniez à un rôle très secondaire de secrétaire documentaliste). Tandis que Gabriel se ballade dans les rues de la capitale bavaroise entre le zoo et un étrange club de chasse aristocratique; Grace bat la campagne et visite châteaux et musées en quête de réponses du passé pour élucider le présent. À chaque changement de CD, vous changez de personnage et également d'enquête, pour voir le tout petit à petit se rassembler et former un tout logique et mystique, une trame délicieuse dans l'ombre du Loup Noir...
Côté gameplay c'est on ne peut plus simple: pointez et cliquez, savourez les cinématiques, les somptueux décors et le jeu des acteurs (on reconnaîtra Brad Greenquist, Victor Pascow le cycliste de Simetierre), et les remarques hilarantes de Gabriel ("ah ces Allemands, toujours pressés!"; "Ce n'est pas grave... mon brave?"; ou encore la magnifique conversation avec le Baron von Glower). Dans l'attirail du Schattenjäger on retrouvera le lecteur à double entrée de K7 (utile pour prendre des notes... ou espionner les gens), un inventaire simplissime (et donc très efficace), et la possibilité de revoir les cinématiques passées si on le souhaite. Les germanophones seront (logiquement, car au moins c'est réaliste), favorisés légèrement: Tiergarten, Ausgang, die K.B.H.; et surtout le fameux Jagdschein seront plus simples à comprendre de prime abord.
Les décors magnifiques (vous vous promenez dans les vrais châteaux bâtis par Louis II, et dans la vraie Munich) servent de toile de fond à une intrigue mêlée de philosophie nietzschéenne tout simplement délectable; et le grandiose épouse l'humour (je ne dirai qu'un mot: CD6) dans un torrent de questions relevant de la nature même de notre héros...
Vous aussi, pourrez-vous affronter votre Bête Intérieure?